Lu sur le site du Monde, sur le blog Copenhague : et après ?
Au cours de la semaine dernière, le gouvernement de l'archipel de Tuvalu a déclaré l'état d'urgence du fait d'une sécheresse exceptionnelle. Le manque de précipitations explique en partie le problème, mais pas seulement.
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Ajout du 9/10
Sur le même site : Plusieurs archipels polynésiens sont à court d'eau potable
Stéphane Foucart
Ajout du 9/10
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Après Tuvalu, petit archipel polynésien, c'est au tour des îles Tokelau de manquer d'eau. Le ministre néo-zélandais des affaires étrangères, Murray McCully, a déclaré, mardi 4 octobre, que les 1 500 habitants de ce minuscule territoire administré par Wellington disposaient désormais "de moins d'une semaine d'eau potable". La veille, un Hercules C-130 néo-zélandais avait acheminé à Tuvalu, qui compte 11 000 habitants, des réserves d'eau douce et des dispositifs de désalinisation d'eau de mer. Selon les autorités néo-zélandaises, d'autres archipels du Pacifique Sud sont proches d'une situation semblable et pourraient décréter à leur tour l'état d'urgence.
Dans ces petits chapelets d'îles à fleur d'eau, les réserves souterraines sont très limitées et dépendent de pluies régulières - habitants et autorités stockent les eaux de pluies dans des citernes. Or, il n'a pas plu depuis plus de six mois sur la région et la pluviométrie y est globalement inférieure à la normale depuis environ trois ans. Selon la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, l'eau des puits de Tuvalu devient saumâtre et impropre à la consommation.
Une Niña intense
Cette sécheresse exceptionnelle est attribuée au phénomène climatique La Niña. Caractérisé par un refroidissement des eaux de surface du Pacifique tropical, ce dernier a pour effet de modifier la répartition des précipitations sur la planète. Dans l'aire Pacifique en particulier, La Niña est réputée concentrer les pluies sur l'Australie, au détriment du reste de la zone.
Commencée en juillet 2010, la dernière Niña s'est achevée en mai et a été le phénomène le plus intense du genre enregistré depuis un demi-siècle. Mais, début septembre, la National Oceanic and Atmospheric Administration américaine annonçait le retour probable de La Niña. De fait, des conditions froides persistent sur le Pacifique tropical et aucune pluie d'importance n'est attendue avant le mois de décembre sur les archipels polynésiens.
Ces derniers endurent-ils une situation qui pourrait devenir à l'avenir plus fréquente, voire chronique ? Les modèles climatiques ne permettent pas de déterminer avec certitude si le changement climatique en cours tendra à accroître ou à réduire les précipitations moyennes sur ces régions. En revanche, les climatologues suspectent que les épisodes de type La Niña et El Niño pourraient devenir plus intenses. Et accroître la probabilité que surviennent de tels longs épisodes de sécheresse.
Les îles de Polynésie comptent parmi les territoires les plus menacés par les bouleversements climatiques en cours. L'accent est généralement mis sur leur vulnérabilité, à moyen terme, à la montée des océans, à l'acidification des eaux de surface et donc au blanchissement des coraux, et à l'accroissement possible de l'activité cyclonique dans la région. A court terme, un péril sérieux pourrait être aussi, tout simplement, la sécheresse.
Article paru dans l'édition du 06.10.11
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