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Déjà perçu comme une innovation technologique majeure, l’éolien en haute mer (offshore) poursuit son évolution vers davantage d’innovations. Objectifs : améliorer la sécurité en haute mer, assurer la pose des grands moulins à vent dans des profondeurs et des conditions météorologiques difficiles, réduire les coûts d’installation et de maintenance, etc. C’est l’ambition de trois projets actuellement en développement à Saint-Nazaire par la filiale française du groupe coréen STX, en collaboration avec plusieurs acteurs dont l’Ecole centrale de Nantes (expertise, calculs hydrodynamiques et essais en bassin) et l’école de design (Nantes).
(...) L'un de ces projets - le concept d'éolienne sur "jacket" - a déjà trouvé une application directe chez nous avec une première mondiale réalisée en juin dernier sur le site de Thorntonbank, au large de Zeebruges.
Un prototype offshore d'éolienne flottante va être testé en mer en 2013. (Le Monde)
C'est un étrange tourniquet qui pourrait voir le jour au large des côtes françaises à l'horizon 2016. La société Nenuphar, une start-up lilloise fondée en 2006, a mis au point et testé, depuis 2009, un prototype d'éolienne d'un nouveau genre : flottante, elle tourne à l'aide de pales verticales.
Cette innovation est une rupture technologique dans le monde de l'éolien offshore, où tous les appareils étaient jusque-là conçus autour d'un axe horizontal. Elle fait partie des dossiers soutenus par la France dans le cadre d'un appel à projets organisé par la Commission européenne, qui vise à redistribuer les crédits carbone au profit des énergies renouvelables.
L'idée de Nenuphar est née d'un constat : en France, les eaux sont trop profondes pour espérer un développement de l'éolien offshore comparable à celui des pays nordiques. Actuellement, une éolienne en mer doit être installée à moins de 40 mètres de profondeur.
"Ce n'est pas gênant pour des pays comme l'Allemagne par exemple, parce que la mer du Nord est peu profonde sur plusieurs dizaines de kilomètres, explique Charles Smadja, cofondateur de Nenuphar, mais en France, les profondeurs tombent très vite en dessous de 50 m."
La technologie de l'éolien flottant permet de s'affranchir de ces contraintes et d'aller conquérir le large. L'éolienne de Nenuphar pourrait être installée sur des profondeurs allant jusqu'à 200 m, à 20 km des côtes, où, de surcroît, les vents sont plus forts et plus constants. Cet éloignement du littoral permet aussi de limiter l'impact des éoliennes sur le paysage "Notre idée, c'est de les mettre où ça ne dérange personne, ni les riverains ni les pêcheurs, qui ne vont jamais jusque-là", explique Charles Smadja.
Malgré tout, les éoliennes doivent tout de même se trouver suffisamment proches pour ne pas faire exploser les coûts de maintenance. "Il faut trouver le juste équilibre", ajoute l'ingénieur lillois.
Pour développer son éolienne, Nenuphar a signé en 2009 un partenariat avec EDF Energies nouvelles et Technip, un groupe d'équipement pétrolier.
Au lieu d'être bétonnée dans les sols marins, l'éolienne, qui s'élève à moins de 100 m au-dessus de la mer, repose sur trois flotteurs ancrés au fond de l'eau. Les pales verticales visent surtout à réduire les coûts d'investissement et à être plus compétitifs.
"Centre de gravité"
"Elles nous permettent d'abaisser le centre de gravité de l'éolienne, explique Charles Smadja, les flotteurs sont plus petits que pour une éolienne classique et coûtent donc beaucoup moins cher." Le générateur de 50 tonnes est ainsi positionné à 20 m au-dessus de la mer, contre 60 m pour une éolienne classique.
L'autre avantage des pales verticales est qu'elles permettent à l'éolienne de s'incliner sans perdre de puissance. "Contrairement à l'éolienne à axe horizontal qui doit être parfaitement droite, l'éolienne à pales verticales fonctionne même quand elle est inclinée d'une dizaine de degrés", ajoute M. Smadja.
Le consortium Nenuphar-Technip-EDF Energies nouvelles a reçu le soutien financier de l'Europe et de la France, dans le cadre du grand emprunt, pour tester son éolienne en mer en 2013. Les lauréats de l'appel à projets de la Commission européenne seront connus en 2012.
Si le projet de Nenuphar est retenu, la société lilloise envisage de construire treize éoliennes flottantes au large de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) en 2016. La France, qui ne dispose actuellement d'aucun parc éolien marin, s'est donné pour objectif de produire 6 000 MW par l'offshore d'ici à 2020, soit 3,5 % de sa consommation en électricité.
Céline Blampain Article paru dans l'édition du 02.09.11
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