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Courrier International
Elle porte un nom imprononçable : "Jabodetabekpunjur", relate Kompas. Il s'agit de l'acronyme de Jakarta (9,5 millions d'habitants) et de ses six villes satellites : Bogor (6 millions d'habitants), Depok (1,7 million), Tangerang (5,9 millions), Bekasi (5 millions), Puncak et Cianjur (1,7 million), qui ne forment désormais plus qu'une gigantesque agglomération s'étendant sur trois provinces (Grand Jakarta, Banten et Java-Ouest). Elles sont reliées par des autoroutes urbaines payantes, mais sans réseau de chemin de fer ou de métro adéquat. "Son développement est devenu incontrôlable : elle comptait 29 842 692 habitants en 2010, soit 4 millions de plus qu'en 2005", ajoute le quotidien indonésien, qui évoque une "mégalopole sans avenir".
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L'empreinte écologique de Jabodetabekpunjur est dramatique. Sept à 8 % des 6 600 tonnes d'ordures journalières de Jakarta ne sont pas ramassées ni traitées et s'accumulent dans les canalisations, les rivières, les terrains vagues. Entre 1992 et 2011, 25 villes nouvelles "privées" ont été construites à Jabodetabekpunjur. Concentrées entre les mains de cinq consortiums indonésiens (Bakrieland Development, Sinarmas Land, Jaya Real Property, Lippo Group et Ciputra Group), ces villes nouvelles privées sont réservées à la classe supérieure indonésienne et ne respectent pas le quota des "1/3/6". Ce quota établi par le gouvernement en 1992 implique que pour une maison construite pour les hauts revenus, il doit aussi y avoir trois maisons pour les moyens revenus, et six maisons pour les bas revenus – un bas revenu représente moins de 2 millions de roupies (180 euros) par mois.